Commentaire

Ce cycle de sept préludes présente des sonorités minérales, avec des harmonies de pierre, de bronze et de verre traversé de lumière, qui suggèrent excellemment l’image d’une cathédrale. Cette « minéralité » se traduit par des sonorités d’accords parfois presque dures, délibérément, auxquelles se superposent des éclats scintillants, des effets de miroitements colorés, dans une écriture pianistique se déployant sur plusieurs strates, dans un très large ambitus, parvenant à créer par instants des sensations d’espace d’une spiritualité intemporelle. L’œuvre se développe dans un climat à caractère mystique, non sans y introduire un aspect théâtral, qui peut s’élever au tragique, mais sans ostentation, chaque prélude s’inscrivant dans de justes proportions. Le langage exploite les ressources de la polytonalité avec audace et singularité, recherchant des agencements complexes à travers lesquels on perçoit toujours une trame sensible, signe d’une réelle authenticité. L’architecture est digne des anciens bâtisseurs !

Anthony Girard